Début novembre 2015, la direction de la RTS a communiqué sa décision de supprimer, en 2017, les trois magazines de la rédaction RTSreligion : A vue d’esprit (Espace 2), Faut pas croire (RTSUn) et Hautes fréquences (La Première).
Une décision inacceptable en regard des arguments suivants :
Cette décision est inopportune. L’actualité nous montre le besoin croissant d’une explication du fait religieux dans un contexte national et international où la dimension religieuse est de plus en plus présente. La nécessité d’un décryptage pointu et nuancé est criante. Le traitement religieux dans sa pluralité se révèle plus indispensable que jamais.
Cette décision est incompréhensible. La RTS n’est plus fidèle à la mission de service public qui consiste à favoriser «la compréhension, la cohésion et l’échange entre (…) les religions » (Art. II alinéa 2 de la Concession de la SSR). Les émissions RTSreligion proposent des clefs d’analyse et de compréhension de toutes les religions et croyances au service du vivre ensemble en Suisse.
Cette décision représente une réduction massive de l’offre programmatique du service public dans le traitement du fait religieux.
La RTS se prive des compétences et des qualifications pointues, d’un centre d’expertise et d’un carnet d’adresses spécialisé dans le domaine religieux. La rédaction RTSreligion a fait ses preuves dans sa capacité à se mobiliser sur des sujets porteurs qui génèrent des émulations entre partenaires à divers niveaux de la société.
L’économie visée par la suppression des trois émissions de RTSreligion est faible: la RTS ne supporte pas tous les coûts des émissions puisque ceux-ci sont partagés avec Cath-info et Médias-pro.
Les émissions concernées s’adressent à tous les publics et non à un public de niche. Elles ne présupposent ni croyances préalables, ni connaissance spécifique. Elles sont au service d’un décryptage d’une donne religieuse de plus en plus complexe. A titre d’exemple, le mandat de l’émission Hautes Fréquences précise qu’il s’agit « d’émission tous publics, avec une attention particulière au public intéressé par les questions liées à la spiritualité sans être engagé dans une communauté religieuse avec pour objectif d’apporter au plus grand nombre des pistes de réflexion sur les questions religieuses au sens large du terme ».
Les audiences et les parts de marché des émissions RTSreligion sont conformes à ce que l’on peut attendre des cases horaires concernées. Elles évoluent de manière parallèle aux résultats d’audiences des autres émissions des chaines respectives.
Avec cette décision, prendraient fin 50 ans de partenariat fructueux et la capitalisation d’une expérience et d’une collaboration éditoriale unique en Suisse.
Cette décision témoigne du désaveu d’un modèle radio / TV romand unique en Europe qui a développé une longue culture de collaboration fructueuse entre Eglises chrétiennes au sein du service public.
Cette décision s’inscrit dans un train de mesures plus large qui touche d’autres émissions. Cette pétition se veut solidaire de ces autres mesures et de leurs conséquences humaines et médiatiques.
